Planête Merz
J’ai découvert ce disque sans savoir ce que c’était parce qu’il était déjà dans le lecteur. Tristesse aphrodisiaque. Nostalgie sans âge. Il m’a cueilli. Un trésor pop-folk dont les 70’s eurent le secret ? Non, le nouveau Merz.
Il sort le 17 mars prochain. Son titre : Moi et Mon Camion. Dans Camion il faut entendre voyage, dans voyage paysage. Merz conduit et on se laisse bercer, on regarde à travers la vitre et d’ici tout ce qu’on voit semble magique. Les paysages défilent comme des tapis volants. L’aube s’éternise comme une cuillère d’argent. Dylan (la terre) entre en conjonction avec Macca (le soleil) qui entre en conjonction avec Wyatt (la lune). On vit un de ces moments où la réalité semble trop belle pour être vraie.
En deux albums, Conrad Lambert a délaissé l’électro pour se plonger corps et âme dans le rock bottom pop-folk où Nada Surf ne trempe qu’un orteil. Il en ressort transfiguré avec des morceaux frêles, mystiques et proches de la litanie mais toujours axés force tranquille, à l’image de "Shun (Sad Eyes Days)" et de ses cuivres discrets beau à chialer. A flirter avec l’épure, le bristolien pond même deux tubes judicieusement placés au cœur du disque, "Silver Moon Ladders" et "Presume Too Much".
Ces airs, on ne les connaissait pas il y a deux secondes, après c’est comme s’ils avaient toujours été là. Parmi nous. Moi et Mon Camion ? Un disque qui va se vendre à 500 exemplaires si vous voyez ce que je veux dire.