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  • : PARLHOT
  • : Parlhot cherche à remettre l'art de l'interview au cœur de la critique rock. Parce que chroniquer des CD derrière son ordi, c'est cool, je le fais aussi, mais le faire en face du groupe en se permettant de parler d'autres choses, souvent c'est mieux, non ?
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11 juillet 2006 2 11 /07 /juillet /2006 04:02

"Tromper n’excite que dans le souvenir"
(Je, la Mort et le Rock'n'roll)


Chuck Klosterman est ce jeune journaliste américain de Spin capable de vanter les mérites plus ou moins cachés de Kiss, Radiohead, Rod Stewart et de la fidélité ! Un critique rock qui brasse la mélasse pop culturelle de l'époque et y surnage sans recourir à la bouée trouée de la mythologie rock. Ca change. D'où sa médiatisation, il y a peu.



A dix milles lieux de la mythologie rock "à la vie à la mort" chère à Bangs, Chuck nous emmène quand même, respectant la seule coutume rock qui vaille encore d'être respectée 50 ans après. Cette vieille coutume qui veuille qu'on parle du rock pour parler de soi et déboucher sur autre chose. Pour faire œuvre d’écrivain – modeste l’œuvre –, et être un homme, un vrai. En route de Je, la mort…, Chuck en profite donc pour nous parler d’autres choses. De choses plus petites, infimes, intimes parfois (car s'il chevauche la bête, il l'éconduit plus qu'il ne l'a conduit, caresse plus qu'il ne baise), mais de choses toute aussi passionnantes que la zik et le voyage. Parce qu'il s'agit d'un voyage. De la vie. Il est souvent question d’amour. Ce facétieux passage, page 39-40, en témoigne.



1) Thèse (théorie) : restez fidèle, c'est un moindre mal
"Ne trompez jamais personne. Je suis sérieux. Ça n’en vaut pas la peine. Et je ne dis pas ça parce que tromper est moralement mal, car certaines personnes ont un sens moral très particulier qui ne classe pas nécessairement les actions en bien ou mal. Les raisons pour laquelle il ne faut pas tromper quelqu’un, jamais, c’est parce que ça ne vous plaira pas. Peu importe la personne avec laquelle vous serez, vous penserez toujours à l’autre. Vous ne serez jamais au romantique présent ; votre esprit n’existera qu’au passé et au futur."

2) Antithèse (pratique) :
avoir une maîtresse, c'est utopie sexuelle
"Mettons que vous couchez avec votre maîtresse le vendredi et avec votre femme le samedi. Pour un épicurien, c’est le mode de vie rêvé, l’utopie sexuelle. Mais ça ne marche jamais comme ça. Lorsque vous ferez l’amour avec votre maîtresse le vendredi, vous vous prendrez à penser à votre femme. Vous penserez à quel point cet acte la détruirait, et combien elle se sentirait humiliée si elle apprenait la vérité. Puis le samedi, alors que vous serez de nouveau dans les bras de votre femme confiante, votre esprit dérivera immédiatement vers la décadence. Au sommet de votre passion physique, vous repenserez à quel point les choses étaient excitantes 24 heures plus tôt, lorsque vous étiez avec un corps nouveau, étranger. Sauf que ce n’était pas excitant d’être avec quelqu’un d’autre ; cela n’est excitant que dans votre souvenir (sur le moment, cela vous a juste fracassé de culpabilité)."

3) Synthèse (aïe) :
après l'infidélité, il n'y a plus de rapport sexual
"Donc maintenant vous êtes en train de faire l’amour avec quelqu’un qui vous aime, mais votre esprit n’est pas dans la même pièce. Et soudain c’est dimanche ; vous avez à présent fait l’amour avec deux personnes deux nuits consécutives, mais vous n’avez apprécié aucun des deux épisodes. Algébriquement, a + b = c et a + c = b. Le seul effet de l’infidélité est de vous rappeler les gens avec qui vous n’êtes pas en train de faire l’amour, ce à quoi vous pouvez tout aussi aisément penser lorsque vous êtes parfaitement seul." En un mot, soyez High Fidelity, sinon c'est Sleeping with Ghost dans votre gueule.


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commentaires

J
arg! tu a laché l'horreur supreme! l'inconciliable eternel! le mélange indigest (genre fraise-anchois)<br /> OPERA et ROCK (et rajouté une pincée de techno n'arrange rien)!<br /> Je ne suis pas criminel à ce point!<br /> mon dieu mon dieu<br /> j'attend avec impatience Gerard l'Infidèle en nu intégral
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S
Warf warf, je sentais que je faisais un peu une gaffe (genre sacrilège) en mettant les deux pieds dans cette expression ! j'aurais dû dire : comédie musicale d'esprit rock, non ?Allez je vais m'occuper de Gégé !
S
ah, avec cet article et celui sur Zizek dernièrement, je crois bien que je vais monter un supplément "vision masculine désabusé sur le désir et la sexualité" !bon quels autres blogs me conseilles-tu toi qui en lis plein d'autres hors du mien (espèce d'infidèle)?allez z'ou, je file, demain je reprendrais le feuilleton de mon roman de l'été sur Manset (en interview nu intégral), en espérant que tu y laisses pleins de commentaires !vas-y, parlhot sur mon site, je sais bien que tu ne fais pas que ça, que tu planches sur autre chose, que tu es en train de pondre un merveilleux opéra techno rock qui te survivra au-delà des siècles !
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J
bon j'ose plus laisser de commentaire sinon on va croire que c mon boulot a plein temps<br /> c faux, je lis d'autres blogs...<br /> mais tres interessant ces extraits, m'y reconnais bien! ahah
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