Parlhot cherche à remettre l'art de l'interview au cœur de la critique rock. Parce que chroniquer des CD derrière son ordi, c'est cool, je le fais aussi, mais le faire en face du groupe en se permettant de parler d'autres choses, souvent c'est mieux, non ?
Autant j’ai failli en verser une pour Bashung autant pour Michael… Le mec était parti trop loin, trop loin des hommes et de l’idée somme toute basique qu’on se fait du songwriter ou du song and dance man comme ils disent là-bas… N’empêche tout l’été je me la suis repris en plein face la musique de Michael. Impossible d’y échapper, elle était partout, sortant des radios, des télés, des bars, de chez toi, du supermarché. Partout comme un zombie, plus pimpant que jamais. Obsédante. Mutante. A tel point que marchant dans la rue avec elle en tête je n’avais qu’envie : stopper ma folle course parisienne pour exploser comme un éclair en un "Who’s bad !", jambe en l’air.
"Ce que l’homme a de plus précieux est une brève épilepsie" écrit Paul Valéry dans Tel Quel II. C’est ça. M.J. était un(e) "Führer de vivre", une frustration qui éclate. De celle qui vous dynamite tout gosse sous les atours de King of Pop… Bon cet été (meurtrier) je n’ai pas moonwalké en pleine rue. Pas osé. Au lieu de ça j’ai lu. Deux biographies consacrées à M.J. : Michael Jackson, Pop life d’Olivier Cachin et Michael Jackson, La chute de l’ange de Stéphane Koechlin, et décidé d'organiser un truc à trois : une rencontre-débat. Des deux bios, je ne vous cacherai pas que ma préférée est celle de Cachin, celle de Koechlin tenant plus du "fast book" comme l’a si bien dit son confrère. Son livre sur l'icône, Koechlin l’a écrite en 15 jours après la mort de l’artiste. C’est une commande de son éditeur. Deux co-auteurs l’ont aidé. Sans cela, dit-il, il n’aurait jamais écrit sur Michael. A l’inverse de Cachin, qui avait presque fini son livre le jour du fatidique 25 juin 2009, il ne l’a jamais porté dans son cœur. Il n’est pas "fan", surtout de sa période post Thriller. Il assume sa "chute de l’ange" sensationnelle et psychologisante comme la bio "illégitime" sur Michael ? Soit. On pourrait en discuter longuement. Comme on le pourrait du livre sobre, homérique et documenté de Cachin. On le fit d’ailleurs. Mais vu les riches désaccords de ces deux spécialistes de musiques noires sur Michael Jackson, j'ai, dans un premier temps du moins, décidé de garder leurs propos sur ce qui lui survivra : sa musique. Interview vidéo, pour changer !
Merci à Fulldawaprod